Classé CMR de catégorie 2 depuis novembre 2022, le bromure de sodium (NaBr) va, quand c’est possible, devoir céder la place à de nouvelles formes de chaînes de traitements dans l’industrie. Quels sont les risques ? Quelles alternatives ? Quelles conséquences sur les stratégies de traitements des eaux industrielles ?

 

Le bromure de sodium : reprotoxicité et empreinte environnementale

Depuis les années 1970, le bromure de sodium tient une place importante dans les chaînes de traitement biocide : son ajout permet en effet de renforcer l’efficacité des biocides chlorés dans des eaux trop alcalines (pH>8). Désormais considéré comme reprotoxique « suspecté » (CMR catégorie 2) le bromure de sodium pourrait rapidement, dans le cadre d’une harmonisation européenne, devenir reprotoxique « avéré » (CMR catégorie 1).

 

Conséquence pour les industriels : dès aujourd’hui, ils doivent lancer un projet d’évaluation des possibilités de substitution, afin de respecter les obligations du code du travail communes aux obligations générales sur les produits chimiques dangereux. Avec l’objectif de protéger leurs collaborateurs, à court, moyen et long termes.

 

Plus largement, le remplacement du bromure de sodium est à considérer d’un point de vue environnemental : principalement présent en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique, l’extraction, la concentration et le transport du brome sont très polluants. Et les conséquences des rejets de brome dans des écosystèmes dont il est originellement absent sont inconnues sur le long terme.

 

Du bromure de sodium à l’électrolyse de sel et au traitement UV

Face à la classification CMR du bromure de sodium, pas de panique ! La désinfection des eaux dans les processus industriels connaît plusieurs alternatives.

 

  • L’électrolyse de sel, ou plus exactement l’élaboration in situ d’une solution désinfectante fraîche obtenue par électrolyse, uniquement à partir d’eau, de sel et d’électricité. Synonyme de moins de transport (sel uniquement) et d’absence de manipulation de produits chimiques par les agents, la solution désinfectante chlorée obtenue par électrolyse de sel est non classée pour la santé et l’environnement. Mais elle est aussi ultra efficace, car sans agent stabilisateur, puisqu’elle est élaborée sur demande en fonction des besoins précis des systèmes et injectée immédiatement.
  • Un traitement mixte UV-C, additivé de peroxyde d’hydrogène dans certaines conditions, est aussi une alternative possible à l’adjonction de bromure de sodium. L’espace nécessaire à sa mise en œuvre peut être en revanche contraignant, selon les installations industrielles concernées.

 

Envisager aujourd’hui les stratégies de traitement d’eaux industrielles de demain

Pour répondre à la classification CMR du bromure de sodium, les industriels peuvent aussi revoir leurs chaînes de traitement de façon plus globale. Certains prétraitements permettent en effet de limiter l’alcalinité de l’eau, et donc de garantir l’efficacité biocide des solutions chlorées. C’est par exemple le cas :

  • d’un pré-traitement par osmose inverse ;
  • d’une décarbonatation acide de l’eau.

 

Dans une perspective de plus long terme, le bromure de sodium, désormais classé CMR, pourrait être le premier d’une longue série, qui pourrait concerner l’ensemble des substances à base de brome, dont certaines sont également largement employées dans l’industrie.

 

C’est donc dès aujourd’hui que les industriels doivent s’interroger sur l’évolution de leurs chaînes de traitement, et développer de nouvelles stratégies de traitement hydrique, à la fois plus respectueuses de l’environnement et de la santé, dans le cadre d’une analyse méthodique des risques (AMR) tenant compte de ces futures externalités potentielles.

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